Ce qu'il se passe.
Salman Rushdie survit à sa tentative d’assassinat.
Raconte-moi, Stefania.
Le 12 août 2022, l’écrivain s’apprête à donner une conférence à côté de New York, quand Hadi Matar, originaire de l’État voisin du New Jersey, le poignarde. Hier, l’agent de Salman Rushdie donnait de ses nouvelles : il a perdu un œil et une main mais survivra à ses blessures.
Atta, refais-moi sa bio.
Il naît en 1947 à Bombay, en Inde, de parents intellos musulmans non pratiquants et d’une famille riche et cultivée. À 13 ans, il part en Angleterre faire ses études. Devenu écrivain, il obtient le Booker Prize - l’un des plus prestigieux prix littéraires en anglais - en 1981 pour Les Enfants de minuit. En 1988, à 40 ans, il publie Les Versets sataniques.
Et ?
Le 14 février 1989, l’ayatollah Khomeini, 88 ans, alors chef spirituel de l’Iran, le condamne à mort pour ce roman qu’il juge blasphématoire. Il publie une fatwa, un avis juridique et religieux. Salman Rushdie échappe à un vingtaine de tentatives d’assassinat. Ses traducteurs turc et italien sont aussi visés mais survivent. Son traducteur japonais, lui, n’en réchappe pas. Même si le régime iranien retire son soutien à la fatwa en 98, le roman continue d’agiter.
Qu'est-ce qui est reproché à ce roman ?
Dans le livre, le personnage de Gibreel Farishta, dans une hallucination, suggère que Satan a déformé le message délivré par le prophète Muhammad à l’ange Gabriel. La fatwa, en assimilant la parole du narrateur à celle de l’auteur, tient Salman Rushdie responsable de ces propos.
Et pourquoi Hadi Matar a tenté de le tuer ?
Selon sa mère, cet Américain vit reclus chez lui depuis un voyage au Liban en 2018 pour rendre visite à son père. Arrêté par la police le jour de la tentative de meurtre, il est emprisonné depuis. Il a plaidé non coupable, il reconnaît qu’il admire l’ayatollah Khomeini, mais nie avoir voulu exécuter sa fatwa contre Salman Rushdie. Et le régime iranien nie aussi tout lien avec lui.