Ce qu'il se passe.
Un quart des Chinois sont confinés.
Rembobine Yi-Min, c'est un remake de 2020 ?
Pas loin. La Chine pensait en avoir fini avec l’épidémie, mais les variants Delta et Omicron ont enrayé la stratégie "0 Covid" du régime communiste chinois. Conséquence, un quart des Chinois sont confinés depuis plus d’un mois, dont 25 millions de Shanghaïens, et la colère gronde sur les réseaux sociaux. Après Shanghai, la prochaine étape pourrait être Pékin.
Atta, c'est quoi cette politique "0 Covid" ?
C’est une tolérance 0 à l’encontre du virus. Dès qu’elles détectent un cas, même sans symptômes, c'est confinement strict. Une méthode à l’opposé total de notre "vivre avec le virus".
Mais c'est quoi le bilan sanitaire ?
À Shanghai, on compte un demi-million de cas et près de 90 décès en début de semaine. À Pékin, 19 nouveaux cas positifs ont été recensés lundi. C’est relativement peu - si on peut dire ça de morts, entendons-nous ! - mais c’est trop pour le gouv chinois.
Je vois, et ça ressemble à quoi ce confinement ?
À un mauvais film. 1 test PCR/jour et aucune sortie autorisée. Les comités de résidents, organes de proximité du Parti communiste, ordonnent de faire les tests à l’aide de haut-parleurs. Les contaminés sont envoyés - parfois de force par les "géants blancs", vêtus de combinaisons immaculées - dans des centres d’isolement, insalubres et sans intimité. Le management est agressif et robotique, des drones surveillent la population.
C'est chaud. Pourquoi le régime persiste ?
Pour des raisons politiques. Il assure que sa stratégie lui a permis d’avoir des taux de contamination et de mortalité très bas. Les chiffres chinois officiels avancent moins de 5 000 morts pour près de 120 000 en France. C’est donc un levier de soft power, cette volonté de donner une bonne image à l’étranger, quand le virus semble né sur son sol.
Il finira par renoncer.
Peu de chances. Car à l’automne prochain se tient le XXe congrès du Parti communiste pendant lequel Xi Jinping, le président, veut se faire reconduire. Il a donc besoin d’un bilan impec en interne. En tous cas, le fait que l'économie tourne au ralenti - Shanghai + les villes confinées = 40 % du PIB du pays - ne le perturbe pas officiellement, alors que l'économie mondiale commence à avoir les fesses qui font bravo.