Ce qu'il se passe.
Le 12 juillet, 1 € = 1 $.
Rembobine Ombeline, et alors ?
Ça n’était pas arrivé depuis 2002, date du début de l’€. Et ça compte parce que depuis, consommateurs, entreprises et gouvernements sont habitués à ce que l’€ soit plus cher que le $. Qui dit nouvelle règle du jeu, dit nouveaux gagnants et nouveaux perdants.
Ok, et comment on en est arrivé là ?
On reprend. Le taux de change d’une devise = son prix par rapport à une autre. Il est fixé sur le marché des changes, qu’on appelle le Forex pour Foreign Exchange, sur lequel chaque jour on échange 2 x la valeur du PIB français, just sayin’. Les acteurs y sont principalement pros : banques, fonds d’investissement et institutions monétaires. Les taux de change €/$ varient en fonction de ce qu’il se passe dans le monde.
Et donc, là ?
Le $ vaut cher notamment parce que traditionnellement, les investisseurs en achètent lors de conflits internationaux - comme en ce moment avec la guerre en Ukraine - pour mettre à l'abri leurs pépettes, c’est une valeur refuge. Il est aussi soutenu par la hausse des taux de la FED, la Banque centrale américaine, qui, comme les autres banques centrales, détermine le coût de l’argent. Et taux + élevé = argent + cher. Or, la FED a déjà fait grimper ses taux 3 fois cette année.
Qui gagne ?
Les touristes américains en Europe qui peuvent acheter plus avec la même somme, et donc, par ricochet, les industries touristiques européennes. Même principe pour les entreprises américaines qui achètent à l’étranger, ce qui pourrait faire baisser les prix et donc l’inflation aux US, car si tu achètes moins cher, tu peux vendre moins cher. En Europe, les pays et secteurs qui vendent des biens hors UE vont y gagner, comme l’Italie, l’Allemagne ou les Pays-Bas, et le luxe, l’agroalimentaire ou le vin.
Qui perd ?
Particuliers et entreprises européennes qui importent depuis l’extérieur de l’Europe. Mais l’impact sera à nuancer car, énergie mise à part, une grande partie des biens et services qu’on consomme en Europe vient d’Europe et sera donc épargnée, et nos porte-monnaie avec. En revanche, si tu comptes visiter NY cet été, ça te coûtera plus cher.
Et maintenant ?
La pression monte sur la Banque centrale européenne pour qu’elle augmente aussi ses taux directeurs, ce qu’elle n’a pas fait depuis 2011. Ça tombe bien, elle se réunit jeudi sur le sujet.