Ce qu'il se passe.
Les prisons sont occupées à quelque 120 % en France.
Raconte, Oronte.
En novembre, 72 809 personnes sont incarcérées dans des prisons françaises pour 60 698 places. En 15 ans, le nombre de mois passés en prison a augmenté d’un quart.
C'est dû à quoi ?
Un mix. Des peines plus longues, comme on le disait. Aussi, de plus en plus d’affaires sont jugées en comparution immédiate - soit un jugement juste après une garde à vue - et aboutissent plus de 7 fois sur 10 à de l’enfermement ferme. Enfin, le nombre de personnes en attente de jugement ou d’appel placées en détention provisoire a augmenté : c’est + 27 % entre 2015 et 2020.
C'est quoi les conséquences ?
Plus de 2 200 prisonniers dorment sur un matelas au sol, avec le bruit, la saleté et la promiscuité que ça implique, par exemple. En janvier 2020, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour ses conditions de détention. Depuis, une loi permet à une personne détenue de saisir un juge à ce sujet. Mais ça n’a quasiment pas servi.
Pourquoi ?
Selon la contrôleuse des prisons, Dominique Simonnot, la réponse à ces recours étant souvent le transfert dans une autre prison, les personnes détenues s'abstiennent car elles veulent rester près de leur famille. Ces derniers mois, Dominique Simonnot a alerté plusieurs fois et demande à l’État d’agir.
Qu'est-ce qu'il répond ?
Environ 2 500 places devraient être construites en 2023, et 15 000 d’ici 2027. Mais selon certains experts, construire des prisons prend trop de temps et menerait à davantage d’incarcération. Pour eux, comme pour certaines assos et les États généraux de la justice, cette grande concertation menée en juin, il faudrait privilégier des peines alternatives ou encore des libérations anticipées de certaines personnes en fin de peine.