Ce qu'il se passe.
La France manque de certains médicaments.
Rembobine, Valentine.
En 2022, près de 3 000 médicaments ont manqué, c’est 2 fois plus qu’en 2019 et 10 fois plus qu’il y a une dizaine d’années. Depuis novembre par exemple, des antidouleurs comme le paracétamol ou l’amoxicilline, l’antibiotique le plus couramment prescrit, sont en rupture de stock. En 2019, 1 Français sur 4 a déjà dû changer de traitement, pour une alternative parfois moins efficace.
Comment ça se fait ?
Pour 2 raisons principalement : 1/ on dépend de l’Asie. Aujourd’hui, 80 % des principes actifs - la molécule de base - des médicaments vendus en Europe sont fabriqués en Chine ou en Inde. C’est le cas depuis les 90’s, principalement pour raisons économiques. 2/ Les labos frenchys ont mal anticipé la demande cette année avec le trio épidémique - coco, grippe et bronchiolite.
Atta, comment on fabrique un médoc ?
En plusieurs étapes : il y a l’ingrédient principal - le principe actif dont on parlait juste avant - puis d’autres composants qui apportent du goût ou assurent la conservation par ex, et enfin, l’emballage. Sauf qu’aujourd’hui, les étapes sont le plus souvent éclatées dans plusieurs pays, donc quand il y a un grain de sable dans le rouage - hello la pandémie et la guerre en Ukraine -, ça chamboule tout.
Qu'est-ce qui est prévu ?
Le président Macron a budgété 7,5 milliards € pour booster le secteur de la santé, dont une partie, sans qu’on sache exactement combien, pour relancer la prod de médicaments en France. Une usine de paracétamol doit ouvrir cette année et devrait fonctionner d’ici fin 2025. Objectif : produire 15 000 tonnes, soit la moitié des besoins de l’Europe.
Et pour maintenant ?
Début février, le ministère de la Santé a rempli les stocks de paracétamol et d'amoxicilline en accélérant la prod. Et le ministère de l’Industrie et les pros du secteur planchent sur des mesures pour éviter les pénuries et anticiper l’hiver prochain, mais on est encore loin d’être autonomes.