PAPRIKA GATE

Europe
Par
L'équipe Voxe
Le
12/5/2022

Ce qu'il se passe.
L’Union européenne met la pression sur la Hongrie.

Mais encore, Gabor ?
Elle menace de la priver de + de 13 milliards € de subventions pour l’obliger à régler ses problèmes de corruption. En doux langage union européenne, on appelle cette règle le mécanisme de conditionnalité, qui permet de lier le versement de pépettes au respect de l’État de droit, comme le bon fonctionnement de la justice. C’est une sacrée menace car ces fonds européens représentent près de 10 % du PIB hongrois.

Redis-moi la Hongrie ?
C’est un pays de 10 millions d’habitants, situé ici. Communiste jusqu’en 1989, membre de l’OTAN - l’alliance militaire US-UE -, la Hongrie est dirigée depuis 2010 par Viktor Orban, un ultraconservateur provocateur, réélu 4 fois, la dernière en avril 2022. Anti-immigration, anti-LGBT, pro-contrôle des médias, Viktor Orban veut créer une démocratie illibérale. Un régime avec des élections, mais sans pluralisme et sans respect de la justice.

Et économiquement ?
Même si elle s’est beaucoup développée depuis les 90’s, la Hongrie est moins riche que la moyenne des pays européens. Aussi, avec une inflation de + 21 % en octobre, le pays a grandement besoin des pépettes européennes pour s’en sortir.

Et donc cette pression, ça peut fonctionner ?
La Hongrie s’est engagée en août sur 17 mesures anti-corruption. Mais aujourd’hui, l’UE est divisée. D’un côté, le Parlement européen, élu par le peuple, estime que ces engagements sont insuffisants : il veut donc sanctionner immédiatement. De l’autre, la Commission, qui représente les États, préfère mettre la pression plus en douceur : c’est la 1re fois que le mécanisme de conditionnalité est utilisé et il ne faut pas se louper.

Comment ça ?  
Si la Hongrie attaque l’UE en justice - ce qu’elle a déjà fait - et qu’elle gagne, il sera très difficile d’utiliser le mécanisme de conditionnalité par la suite. Or, c’est une assurance pour la démocratie européenne.

C'est le vrai enjeu, nan ?
Oui. La Hongrie peut aussi troller certaines décisions européennes. Et comme Viktor Orban reste proche de Vladimir Poutine, il pourrait bloquer les sanctions européennes contre la Russie ou refuser d’aider l’Ukraine. D’où une menace sur l’espoir de la fin de la guerre en Ukraine.

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