Ce qu'il se passe.
Les députés discutent du budget de l’État 2023.
Rembobine Amine, il ressemble à quoi ?
Le PLF 2023, de son petit nom, détermine où le gouv veut mettre le poids du corps. Sa proposition passe d’environ 450 milliards € en 2022 à près de 480 milliards (Md) pour 2023, avec un objectif majeur : "atteindre le plein-emploi en 2027", quand le taux de chômage est à 7,3% au 1er trimestre 2022.
Et ses prios sont ?
Pas mal teintées par la guerre en Ukraine : 1/ préserver le pouvoir d’achat avec le bouclier tarifaire, qui limite à 15 % la hausse des prix du gaz et de l’élec boostés par la guerre, 2/ soutenir l’armée avec une hausse de 3 Md € pour la Défense nationale, 3/ investir dans l’avenir avec un budget pour l'Éducation nationale en grimpette de 3,7 Md €.
Et pour le plein-emploi ?
Le ministère du Travail et de l'Emploi obtient la hausse de crédits la plus importante de ce budget, avec un focus sur l’alternance et l’apprentissage. 4/ Enfin, dernière prio, rétablir l’équilibre des comptes publics (quand les recettes sont au moins égales aux dépenses) d’ici la fin du quinquennat. Bon, c'est ce qui est proposé, mais il y a quelques points chauds.
Comme ?
Tu peux en retenir 2 : la taxation sur les superprofits et la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. Pour les superprofits, l’idée du gouv est de "récupérer cette manne financière exceptionnelle" comme l’explique une députée de la majorité. Oui, car les entreprises de l’énergie réalisent des bénéfices maousses en ce moment. Pour l’instant, les oppositions jugent les propositions du gouv trop timides.
Et la cotisation ?
Pour booster les entreprises, le gouv entend supprimer cette taxe, mais à gauche comme à droite, beaucoup sont contre. Pour 2 raisons : 1/ elle finance en partie les villes, régions & co, 2/ comme nos perspectives de croissance font du yoyo avec la guerre en Ukraine, certains se disent qu’il vaut mieux un tiens que deux tu l’auras, et assurer les arrières des recettes fiscales.
Ok, donc ça va discuter longtemps ?
En tous cas ça s'annonce rock, car le gouv n’a pas de majorité à l’Assemblée et veut utiliser le 49.3, cet article de la Constitution qui permet de sauter la case "Assemblée". En clair, le gouv dit : "Je prends la responsabilité de faire passer ce texte sans vote. Si vous, députés, jugez que je ne devrais pas, vous pouvez me censurer et je démissionnerai." Mais pour le censurer, il faudrait une majorité absolue, soit 289 votes, assez difficile à rassembler dans l’Assemblée actuelle.