Ce qu'il se passe.
Un accord pourrait apporter la paix en Éthiopie.
Rembobine Aline, c'est une bonne nouvelle, non ?
Ça pourrait, même si c’est encore incertain. Le 2 novembre, le gouv central et les forces tigréennes, qui s’affrontaient depuis 2 ans dans le nord du pays, ont signé un accord de paix. Cette région, le Tigré, ayant été coupée du monde, on ne connaît pas le bilan, mais ce serait l’un des conflits les plus meurtriers au monde. Ce qu’on sait : 2 millions d'Éthiopiens ont été déplacés et des milliers de personnes sont proches de la famine.
Raconte-moi l'Éthiopie.
C’est 120 millions d’habitants répartis en 70 ethnies. L'organisation politique du pays se fonde sur ces ethnies, c'est le "fédéralisme ethnique". Côté économique, l'Éthiopie était encore il y a peu l’étoile montante de l’Afrique de l’Est. Bien qu’encore classée par la Banque mondiale parmi les pays les moins avancés, elle connaissait depuis 15 ans une croissance de 7 % par an.
La guerre a commencé quand ?
En novembre 2020, quand le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale au Tigré pour contrer le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) qui contestait son autorité depuis des mois. Le TPLF, c’est le parti de gauche et groupe armé qui dominait la vie politique éthiopienne avant d'en être écarté à partir de 2018 par Abiy Ahmed, alors fraîchement arrivé au pouvoir.
Et après ?
L’armée fédérale a d’abord repoussé les forces rebelles du Tigré, mais ces dernières ont finalement repris le contrôle de la quasi-totalité de la région. Le 2 novembre 2022, les 2 parties signent un accord de paix qui prévoit le désarmement des forces tigréennes, le retour de l’autorité fédérale dans la région et sa réouverture. Depuis, les forces tigréennes annoncent que 65 % de leurs combattants ont quitté les lignes de front mais la situation est encore incertaine sur place.
Et maintenant ?
Les organisations internationales s’inquiètent de ne pas pouvoir aider le peuple tigréen, faute d’accès suffisant à la région. Selon elles, une centaine de camions d’aide seraient arrivés sur place depuis le cessez-le-feu, quand il en faudrait des milliers.