Ce qu'il se passe.
La France manque d’une pilule abortive.
Rembobine, Isaline.
Depuis plusieurs semaines, le misoprostol, un médicament utilisé pour les avortements, est parfois difficile à trouver dans certaines régions comme autour de Lille, de Paris ou en Occitanie.
Atta, c'est utilisé comment ?
En France, en 2021, 76 % des interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont médicamenteuses. Elles peuvent être faites, jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse, dans des établissements de santé, des cabinets de généralistes, de gynécos et sages-femmes ou au Planning familial. Cette méthode consiste à prendre 2 médicaments : la mifépristone, puis celui dont on parle, le misoprostol.
Oké, et donc c'est quoi le problème ?
Aujourd’hui, seuls 2 groupes pharmaceutiques détiennent le brevet de ce médicament, càd le droit de le produire. En cas de problème, ça limite les alternatives. Et justement, ces derniers mois, il y a eu des retards sur la prod’, donc toute la chaîne d’approvisionnement a été bousculée.
J'imagine. Et donc ?
Certaines pharmacies françaises manquent de stock et les pros ont parfois du mal à se fournir. Ils perdent du temps à trouver ce médicament et ça provoque du stress chez les patientes, car le risque, c’est de dépasser le délai légal et d’avoir à se faire opérer. Sans compter que c’est aussi un médoc utilisé en cas de fausses couches et avant des avortements non médicamenteux.
On fait quelque chose ?
Le ministre de la Santé, François Braun, a affirmé mercredi que les stocks avaient été reconstitués pour 3 mois. Et l’Agence nationale de sécurité du médicament a mis en place un process pour mieux gérer les stocks et importer plus de misoprostol.
Donc c'est réglé ?
Le Haut Conseil à l’égalité et des acteurs indépendants alertent sur le problème à long terme car la France dépend de l’étranger pour la pilule abortive. Et ici, l’étranger, c’est notamment un groupe pharma largement américain. Pas très rassurant quand on sait que la Cour suprême doit statuer sur une interdiction de la mise en marché de la pilule abortive. Si ça devient interdit aux US, on peut prévoir davantage de pénuries et une hausse des prix.