Ce qu'il se passe.
La loi contre le gaspillage passe en phase 2.
Rembobine Clémentine, j'ai loupé la phase 1.
Depuis février 2020, la loi pour l’économie circulaire veut limiter le gaspillage en s’appuyant sur 4 leviers : réduire les déchets et sortir du plastique jetable, mieux informer les consommateurs, agir contre le gaspillage, mieux produire et lutter contre les dépôts sauvages. En objectifs chiffrés, ça donne : - 15 % de déchets ménagers/ habitant et - 5 % de déchets d'activités économiques d'ici 2030, 100 % de plastique recyclé d'ici 2025 et la fin des emballages en plastique d'ici 2040.
Dac, et on en est où ?
Disons qu’on peut mieux faire. En 2019, 15 % des invendus non alimentaires sont détruits en France, soit 300 millions € de produits jetés. Côté plastique, on estime qu’on met 2,2 millions de tonnes d’emballages sur le marché chaque année et qu’on en recycle 27 %. Or, le plastique pollue de bout en bout : si son cycle de vie était un pays, ce serait le 5e plus grand pollueur au monde.
Ok, mais on fait déjà des choses, non ?
Yep, car la loi existe depuis quasi 2 ans. En 2021, dans sa phase 1, elle a signé la fin de plusieurs produits jetables comme les pailles, la vaisselle ou les boîtes en polystyrène. En mars 2021, le Sénat estimait qu’entre 40 et 65 % de la loi était appliquée.
Et qu'est-ce qui change ?
Les emballages plastiques pour les fruits et légumes de - de 1,5 kg sont interdits (sauf pour certains fragiles), les lieux publics doivent proposer une fontaine d’eau potable, exit les emballages de ton journal préféré et les jouets en plastique dans les menus des fast-foods, même sort pour les sachets de thé non biodégradables, et l’État n’achètera plus de plastique à usage unique.
Et côté recyclage ?
Les secteurs du jouet, du sport, du bricolage, du jardinage et des matériaux du bâtiment doivent dorénavant financer la fin de vie de leurs produits, cad leur recyclage. Enfin, les entreprises ne pourront plus se débarrasser, ni en décharge ni en les brûlant, des vêtements, des chaussures, des produits d'hygiène ou de puériculture, des livres scolaires, des piles ou des produits électroniques et des meubles qu'elles n'auront pas vendus. Elles devront les réutiliser ou les recycler, et pour les produits de 1re nécessité, les donner à des assos.
Autre chose ?
Oui. On attend la création d’un fonds pour aider les particuliers à réparer leurs objets du quotidien. Concrètement, il s’agirait de pépettes que tu recevrais pour faire réparer ta cafetière préférée dans un réseau labellisé. Le ministère de la Transition écologique estime que le fonds sera opérationnel au 2e trimestre 2022. Mais le montant alloué fait s’étrangler les assos qui l'estiment trop faible et tardif.
Ok, et il y a d'autres limites ?
L’objectif d’éliminer les emballages plastiques uniques en 2040, que s’est fixé le gouv en mai 2021, est uniquement incitatif. Comprendre : si un industriel continue d’en utiliser, il ne sera pas sanctionné. On manque aussi de données pour se faire une idée claire de la situation : on ne sait pas précisément quel volume de plastique est utilisé chaque année par l’industrie et le commerce. Or, sans point de départ, impossible de mesurer les progrès et les échecs. Pour pallier ce manque, un observatoire du réemploi sera installé par l’ADEME, l’agence de l’environnement. 1er bilan prévu dans 2 ans.