Ce qu'il se passe.
C’est compliqué au UK.
Come on Eileen, ils ont pas un nouveau gouv ?
Si, la conservatrice Liz Truss a été élue en septembre. Pour avoir été de tous les gouvernements conservateurs - aka Tories - depuis 2014, elle a une solide expérience, mais le contexte économique et social est complicated. Entre une économie en récession, une inflation qui pourrait atteindre 22 %, des attentes record pour se faire soigner, et les grèves les plus importantes depuis 30 ans, il y a comme un malaise chez les copains brits.
Ok, et elle fait quoi, Liz Truss ?
Eh bien, son gouv a annoncé la semaine dernière la plus importante baisse d’impôts depuis 50 ans sans expliquer comment il allait la financer. Et ça n’est pas passé, ni chez les Britanniques ni sur les marchés financiers.
C'est-à-dire ?
Le 26 septembre, la livre sterling est tombée au plus bas niveau de son histoire et certains taux d'emprunt d’État ont grimpé à plus de 3,7 %, du jamais-vu depuis 2010, 2 ans après la crise financière. En clair, leur argent perd de sa valeur, et en plus, ça leur coûte un œil d’emprunter, donc l’équilibre financier du pays est menacé.
Chaud. Et pour les Brits ?
Première conséquence concrète : de nombreuses banques ont gelé leurs offres de prêts immobiliers le temps de refaire leurs calculs. Or, si les taux d’emprunt immo augmentent, les prix de l’immobilier chuteront dans la foulée, pour certains analystes. Bref, 51 % de la population estime que Liz Truss devrait démissionner.
Mais tout est de sa faute ?
C’est plus compliqué que ça. Si on prend du recul, en plus du Brexit, les chocs mondiaux des 15 dernières années que sont 1/ la crise financière de 2008, 2/ la pandémie et 3/ la guerre en Ukraine ont davantage touché le UK que ses voisins. Cela car 1/ la finance a toujours pesé lourd dans son économie, 2/ celle-ci repose fortement sur les services très touchés par les confifis et 3/ il est fortement dépendant du gaz.
Et le Brexit justement ?
Difficile d’évaluer encore les conséquences, ce qu’on sait, c’est que les échanges commerciaux avec l’UE ralentissent. Fin 2021, les importations de marchandises venant de l’UE ont baissé de 18 %, et les exportations de 9 % par rapport à 2019. Cela dit, ce tableau est à nuancer car le pays reste en 2020 la 5e économie mondiale et que la City, sa place financière, continuait début 2022 à recruter en masse.