Ce qu'il se passe.
Le gouv anticipe une France à + 4° C.
Rembobine, Albertine, on parle UNO ?
Ahaha, non, même si on pourrait. Moins drôle, on parle climat : le GIEC, les experts mondiaux du climat, estime qu’il faut à la fois réduire nos émissions et s’adapter au réchauffement. Le gouv ouvre 2 chantiers : 1/ une consultation publique pour définir comment s’adapter, 2/ un plan de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.
Parce qu'on en est où ?
En France, il fait déjà 1,7° C de plus qu’à l’ère préindustrielle - en gros, 1900 -, qui sert de référence. Selon les projections de Météo-France, on pourrait grimper à + 3,8° C en 2100 si nos émissions restent les mêmes. Et le monde sera à + 2,8° C selon l’ONU à la fin du siècle si on continue comme aujourd’hui.
Ok, et comment on s'adapte ?
C’est tout l’objectif de la consultation. En 20 pages, 3 questions et 2 scénarios - à + 2° C et + 4° C - le gouv veut définir où on met le poids du corps pour écrire son plan national d’adaptation au changement climatique, qui devrait être publié fin 2023.
Qui sert à ?
Harmoniser les politiques et les normes qui vont avec. Exemple : comment adapter un réseau d’eau au réchauffement ? Comment anticiper les inondations plus fréquentes ? Les sécheresses plus longues ?
Qui en pense quoi ?
Pour le sénateur écologiste Ronan Dantec, c’est "la fin d’un tabou" dont il se réjouit. Pour certains chercheurs, se préparer à + 4° C, c’est loin d’être assez, il faut prévoir bien pire pour être ceinture-bretelle. Des militants écologistes accusent le gouv d'avoir déjà consulté lors de la Convention sur le climat, sans tenir assez compte des conclusions.
Et côté réduction des émissions ?
Avec les copains européens, la France s’est engagée à baisser ses émissions de gaz à effet de serre - qui réchauffent la planète - de 55 % en 2030 par rapport à 1900, soit aller 2 fois plus vite qu’aujourd’hui. On a rejeté 408 millions de tonnes équivalent CO2 en 2022, on vise 270 millions en 2030.
Et donc ?
La Première ministre Élisabeth Borne a initié hier un plan sur le sujet. Prochaines étapes : rencontres par secteur concernés, aka énergie, transports, agriculture, industrie et bâtiment, puis stratégie complète fin juin. Le 10 mai, le Conseil d’État, notre cour administrative suprême, a qualifié la politique en cours du gouv de "doit mieux faire".