Ce qu'il se passe.
Les villes de Paris et de New York s’associent à une plainte contre TotalEnergies.
Raconte-moi tout, Loulou.
Elles rejoignent une action en justice lancée en janvier 2020 par 14 villes et 6 assos contre TotalEnergies. Leur arrivée ne change pas la procédure mais remet le sujet en lumière. L’alliance villes + assos reproche au groupe pétrolier d’en faire trop peu pour respecter l’Accord de Paris.
Je vois, l'accord sur le climat ?
C’est ça. C'est la référence internationale sur le climat, conclue à Paris en 2015 et adoptée depuis par le monde entier. Il s’y engage à contenir la hausse des températures en dessous de 2° C par rapport aux niveaux préindustriels (19e siècle), et l’incite à aller plus loin pour limiter le réchauffement à 1,5° C.
Et donc le lien avec TotalEnergies ?
Selon l’ONG Notre Affaire à Tous, le groupe est responsable de 1 % des émissions mondiales par an, l’équivalent des émissions annuelles de la France. Bref, TotalEnergies ferait partie des 20 entreprises qui émettent le plus de gaz à effet de serre - ceux qui réchauffent l’atmosphère - du monde depuis 1965. Des chiffres contestés par l’entreprise qui avance 0,1 % des émissions mondiales en 2018.
Capiche. Donc l'enjeu de plainte, c'est ?
De forcer TotalEnergies à revoir ses ambitions. Pour les plaignants, "près de 80 % des investissements de TotalEnergies vont aux énergies fossiles, qui représentent encore 90 % de son activité”.
Que répond TotalEnergies ?
Il regrette qu’on en arrive à la justice et "considère que son engagement concret et massif dans les énergies renouvelables et l'électricité apporte une réponse bien plus efficace à l'enjeu climatique que [cette] voie" et maintient qu’il aura atteint la neutralité carbone en 2050 en réduisant de 40 % ses émissions d’ici 2030.
Et on en est où ?
C’est long, mais il y a 2 lueurs d’espoir pour les plaignants. 1/ Après 2 ans de procédure, la justice française a acté de traiter la plainte au tribunal judiciaire et non de commerce. Pour les assos, c’est une chance d’obtenir un jugement plus contraignant. 2/ En mai 2021, le tribunal de La Haye aux Pays-Bas a condamné l’entreprise pétrolière Shell à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030 par rapport à celles de 2019. Ça pourrait servir d’exemple.