Ce qu'il se passe.
Le bilan de la COP26 déçoit.
Rembobine Aline, il paraît oui.
Samedi s’est terminée la 26e conférence de l’ONU sur le climat - COP26 - à Glasgow en Écosse, où la plupart des pays du monde se sont réunis pour définir comment limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Cette année, 30 000 personnes - dirigeants de pays, ONG et observateurs - y ont assisté et après 2 semaines d’intenses discussions, les pays se sont mis d’accord sur quelques avancées, mais il y a aussi eu de grosses déceptions.
Commence par les avancées.
Pour la 1re fois depuis le début des négos sur le climat il y a 30 ans, l’accord parle d’arrêter progressivement les énergies fossiles, celles produites par la combustion de charbon, de pétrole ou de gaz et responsables de 90% des émissions de gaz à effet de serre, la principale cause du réchauffement climatique. Et à côté de ça, certains pays, dont de gros consommateurs et gros producteurs, se sont engagés à ne plus utiliser de charbon pour produire leur électricité entre 2030 et 2040, à ne plus financer de projets fossiles à l’étranger, ou encore à arrêter de produire pétrole et gaz sur leur territoire. Autre progrès, 105 États ont signé un pacte pour réduire d’au moins 30% d’ici 2030 les émissions du méthane, un gaz à effet de serre ultra polluant.
Dac. Autre chose ?
À la COP, on s’est aussi mis d’accord sur le fonctionnement des marchés carbone internationaux, un mécanisme qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre en leur donnant un prix. Concrètement, on fixe un plafond annuel d’émissions de CO2 sous forme de quotas, et les pays ou entreprises qui dépassent ce plafond peuvent racheter des quotas à ceux qui ne l’ont pas atteint. Mais selon les assos, ce mécanisme risque de permettre aux pays ou multinationales de se contenter de payer plutôt que de réduire les émissions.
Capiche, et les déceptions ?
C’était tendu entre les pays riches, principaux responsables du réchauffement climatique, et les pays pauvres, qui en subissent les conséquences. Les pays riches par ex n’ont pas accepté de financer les dégâts causés par les ouragans, inondations ou sécheresses dans les pays pauvres. Autre hic, ils n’ont toujours pas respecté leur promesse faite il y a 12 ans de donner 100 milliards $ par an dès 2020 aux pays en développement pour les aider à faire face au changement climatique.
Donc réussite ou échec ?
La conférence a échoué à pousser les pays à agir pour limiter le réchauffement à 1,5°C d’ici 2100, l’objectif fixé par l’Accord de Paris, la réf actuelle sur le climat. Plusieurs États comme la Russie, l’Australie, le Mexique, le Brésil et l’Indonésie n’ont même pas amélioré leurs plans climat, leurs méthodes pour contenir le réchauffement en dessous de 1,5°C. Et pour te donner une idée, même si tous les pays tenaient leurs plans climat actuels pour 2030, le réchauffement atteindrait 2,4°C à la fin du siècle.
Qui en pense quoi ?
Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, malgré des "pas en avant (...), ce n’est pas assez". Le Président de la COP, lui, a pleuré en annonçant les résultats. De leur côté, les assos dénoncent un bilan qui reflète les priorités des pays riches, sans réelle solidarité envers les pays pauvres, et un accord "mou".
Et la prochaine étape, c'est ?
L’accord de Glasgow encourage tous les pays à soumettre de nouveaux plans en phase avec l’objectif de ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement d’ici les 2 prochaines COP, en Égypte en 2022 et aux Émirats arabes unis en 2023.