Ce qu'il se passe.
La Somalie échappe à une famine généralisée.
Rembobine Aline, depuis quand ?
L’ONU l’a annoncé le 13 décembre : grâce à l’aide humanitaire, le pays échappe à une famine généralisée fin 2022, mais la situation pourrait à nouveau se compliquer au printemps avec une 6e sécheresse en vue. Selon Action contre la faim, 50 % des 16 millions de Somaliens seraient en insécurité alimentaire.
Redis-moi la Somalie.
C’est à l’est du continent, dans la corne de l’Afrique. 70 % de la population y est pauvre. Mais pour le sociologue Roland Marchal, spécialiste de la région, "il ne faut pas avoir uniquement une vision catastrophiste des choses". Sur place, les réseaux de solidarité sont actifs et la situation diffère selon les régions. Le sud et le sud-ouest du pays sont particulièrement affectés par les sécheresses, car l’agropastoralisme - faire de l’élevage en changeant de pâturages - les rend plus dépendants des pluies.
La faim est due à la sécheresse, alors ?
Notamment, oui. C’est la 5e sécheresse d’affilée pour les Somaliens, un enchaînement qui s’explique par le changement climatique. Depuis 15 ans, l’insurrection des Shebab, des islamistes radicaux liés à Al-Qaïda, touche aussi le pays et empêche souvent l’aide humanitaire d’arriver et d’être distribuée. Enfin, avant la guerre en Ukraine, la Somalie importait 92 % de ses céréales de Russie et d’Ukraine.
Qu'est-ce qu'on fait ?
Le reste du monde donne, mais insuffisamment. En novembre, 1 des 2,27 milliards $ estimés nécessaires pour aider le pays avaient été collectés. Pour les ONG, la guerre en Ukraine et la pandémie ont détourné attention et moyens.
Et ailleurs ?
La sécheresse atteint aussi le nord du Kenya et le Soudan du Sud. Pour les ONG, le schéma à l'œuvre en Somalie se reproduit ailleurs dans le monde : une combinaison mortifère de pauvreté, de sécheresses répétées dues au réchauffement, de conflits et une absence de système de santé. On retrouve le cas au Yémen ou en Afghanistan par exemple.