Ce qu'il se passe.
Les grosses entreprises tech US ralentissent.
Explique-moi ça, Brianna.
Après environ 20 ans de forte croissance, les résultats des GAFAM, aka Google, Amazon & co, sont moins bons qu’attendu. En 2022, leurs cours de Bourse baissent d’environ 30 % et elles licencient. Chez Meta par ex, 13 % des effectifs ont été remerciés, chez Google, 6 %.
Le secteur représente quelle part de l'économie ?
Aux US, 10 % du PIB. En Bourse, parmi les 8 + grosses boîtes du monde en capitalisation, 6 sont des Big Tech américaines. Et même si le secteur a perdu ⅓ de sa valeur en 2022, Apple, par exemple, vaut encore 6 fois plus que LVMH, la plus grosse boîte européenne.
Et pourquoi elles ralentissent ?
Avec l’inflation, les consommateurs ont moins d’argent à dépenser. Aussi, post-pandémie, il y a des problèmes d’approvisionnement sur les chaînes de production et des pénuries de semi-conducteurs, utilisés pour les puces électroniques. Donc, la production ralentit.
OK, quoi d'autre ?
Ces entreprises veulent garder à leurs côtés les investisseurs qui, en achetant leurs actions, les financent à très long terme. Elles veulent leur montrer qu’elles peuvent rester rentables et licencient, avec comme raisonnement, moins de salaires à payer représentent moins de dépenses.
Pourquoi la tech a besoin de ces investissements ?
Parce que ce sont des activités d’innovation. Or, pour innover, il faut investir en recherche et développement. Les 10 plus grosses entreprises tech ont investi 180 milliards $ en 2020.
Si on prend du recul, économiquement, ça veut dire ?
Que ce secteur suit un schéma éco classique. D’abord, les investisseurs achètent les actions d’un secteur naissant, car ils pensent qu’elles vont prendre de la valeur. Tout ça attire la concurrence, les entreprises deviennent moins rentables, c’est la loi de l'offre et de la demande. Puis, périodiquement, des chocs structurels ou de nouvelles habitudes des consommateurs, ou les deux, secouent les secteurs naissants.
Et après ?
Certaines entreprises ferment, d’autres se font racheter, c’est la destruction créatrice théorisée par Schumpeter. Les entreprises qui traversent ces étapes deviennent des valeurs stables, avec une croissance modérée mais régulière. Bref, tech is the new long fleuve tranquille.