Ce qu'il se passe.
Les Occidentaux et les talibans discutent à Oslo, en Norvège.
Rembobine Justine, on les a invités ?
Oui, c’est la 1re fois que des talibans sont officiellement invités dans un pays occidental. Et ça fait jaser qu’on discute avec ce régime qu’aucun pays n’a reconnu officiellement. Autour de la table, il y a les talibans d’un côté, et la France, l'Allemagne et les US de l’autre. Au programme : la crise humanitaire que traverse le pays.
Tu me fais un previously ?
Claro que sí. Après les attentats du 11 septembre 2001, les US interviennent militairement en Afghanistan pour chasser le précédent régime taliban (1996-2001), accusé d’avoir hébergé Al-Qaïda, l’organisation qui a piloté ces attentats. 20 ans après y avoir posé leurs bottes, les soldats américains et leurs alliés occidentaux quittent le sol afghan à partir du 4 juillet 2021. Le 15 août, les talibans reprennent en 10 jours la capitale, Kaboul, puis le pays.
Et donc on en est où ?
C’est une catastrophe humanitaire. Car l’aide internationale qui finançait 80 % du budget afghan a été stoppée quand les talibans ont repris le pays. Depuis, l’Afghanistan est en faillite : les fonctionnaires et les profs ne sont plus payés depuis des mois, les élites ont fui, 23 des 39 millions d'Afghans risquent d’avoir faim, et 1 million d’enfants pourraient mourir cet hiver. L’ONU estime que l’Afghanistan a besoin de 5 milliards $ pour survivre à la crise. À Oslo, les talibans viennent donc chercher de l’argent, de l’aide en nourriture, des logements d’urgence et de la logistique pour les services de santé ou pour l’accès à l’eau.
Et en échange on demande quoi ?
De respecter les droits humains. Concrètement, les Occidentaux demandent une amnistie pour les opposants, le respect des droits des minorités ethniques, et celui des femmes. Depuis 6 mois, les écoles leur ont été partiellement fermées, leurs voyages sont limités et elles ont disparu des emplois publics.