Ce qu'il se passe.
Ta cousine de 14 ans va sûrement devoir demander à ses parents si elle peut aller sur TikTok.
Rembobine, Azzeddine, on parle de quoi ?
D’une loi votée à la quasi unanimité à l’Assemblée la semaine dernière. Son principe, c’est d’imposer l’accord des parents pour avoir un compte sur les réseaux sociaux (RS) avant 15 ans. Aujourd’hui, la 1re inscription se fait à 8 ans et 1/2 en moyenne et la moitié des 10-14 ans y sont présents. Si les sénateurs valident la loi, ce serait une 1re mondiale.
Et concrètement ?
Pas d’accès avant 15 ans sans autorisation parentale, et ça inclut les ados qui ont déjà un compte. Les moins de 13 ans seront, eux, interdits de RS non labellisés, label à définir par le Conseil d’État en fonction de leur intérêt culturel et éducatif. Si les plateformes ne respectent pas ces nouvelles règles, les amendes peuvent aller jusqu'à 1 % de leur chiffre d'affaires mondial.
Et ça fonctionne, ces limitations ?
Chaque plateforme fera sa tambouille technique, mais l’enjeu est de créer des règles pour apprivoiser les réseaux sociaux, leurs usages, et remettre les parents au centre du jeu. Le but, c’est de 1/ protéger les kids des risques du monde réel existants sur les RS, 2/ préserver leur santé mentale.
Vas-y, je te lis.
Sur les RS comme dans la vie, "on peut faire de mauvaises rencontres, voir des images ultra choquantes, être agressé verbalement", résume Caroline Rouen-Mallet, chercheuse. Surtout quand on sait que les collégiens passent 18h par semaine sur les Internets - parenthèse : mais lisent toujours autant. Or, les scientifiques sont globalement d’accord que, les RS notamment, affectent la santé mentale avec des images pornos, des défis dangereux et des standards de beauté inatteignables.
C'est clair.
Et c’est pas tout, l’Assemblée veut aussi protéger les enfants de leurs parents : 4 ados sur 10 trouvent que leurs parents les ont trop exposés. La moitié des photos circulant sur les sites pédopornographiques auraient été publiées initialement par les parents. Les protéger, c’est l’objet d’une autre loi débattue depuis hier.