Ce qu'il se passe.
La France booste sa stratégie de défense.
Fais passer l'info, Roméo.
Hier le président Macron a présenté les grands axes de notre politique de défense, aka la revue nationale stratégique. Ce texte servira de base à la loi de programmation militaire pour 2024-2030, qui définit notamment le budget de l’armée. Il a aussi annoncé la fin officielle de l’opé militaire Barkhane.
Commence par Barkhane, steuplé.
Depuis 2013, jusqu’à 5 000 soldats français ont lutté contre des groupes terroristes djihadistes au Sahel. Mais plusieurs éléments ont eu raison de Barkhane. En 2020, les militaires ont pris le pouvoir au Mali et ont pressé pour que les militaires frenchies quittent le pays, sur fond de sentiment anti-Français. Les djihadistes progressaient et les Français comprenaient de moins en moins le but de l’opé. Résultat, depuis août, la France n’a plus de soldats au Mali.
On a totalement quitté le Sahel ?
3 000 militaires français restent au Niger, au Tchad et au Burkina Faso. Mais, pour résumer, on passe de la plus importante opé militaire depuis la Seconde Guerre mondiale en termes de terrain couvert à un soutien aux autorités locales en contre-terrosime.
Dac. Et notre défense ?
Pendant plus de 20 ans, les armées frenchies ont lutté en priorité contre le terrorisme. Mais la guerre en Ukraine fait entre autres planer la menace d’un conflit en Europe, donc on veut se renforcer avec 2 idées en tête : être assez dissuasifs pour éviter une guerre et être prêts à se défendre le cas échéant.
Comment ?
Une de nos prios, c’est de moderniser notre force nucléaire pour qu’elle soit bien dissuasive. Sachant qu’on est l’un des 9 pays dans le monde à posséder l’arme nucléaire, même si on n’a pas le plus gros arsenal. On veut aussi muscler notre cyberdéfense pour contrer les attaques chinoises ou russes par ex.
Oké, mais on est prêts en cas d'attaque ?
Avant tout, le scénario d’une invasion massive comme en Ukraine est peu probable pour Bruno Tertrais, politologue. Ensuite, notre armée peut intervenir rapidement dans un rayon de 5 000 km depuis la France. Mais ce qui coince, c’est notre capacité à tenir dans la durée en cas de conflit intense, faute de munitions suffisantes notamment. Donc il faut produire plus d’armes et de munitions, et c’est une des prios du président Macron.