Ce qu'il se passe.
L’interdiction des substances toxiques patine.
Raconte, Léonte, pourquoi donc ?
La Commission européenne, le gouv de l’UE, voulait discuter en 2022 de progressivement interdire les substances chimiques les plus dangereuses pour notre santé et pour l’environnement d’ici 2030. Mais la discussion est reportée à fin 2023.
Atta, c'est quoi ces substances toxiques ?
Des polluants aux noms obscurs comme les phtalates, les bisphénols, les composés perfluorés ou encore le PVC, présents dans les milliers de produits quotidiens comme les emballages alimentaires, les vêtements, les meubles, les cosmétiques, les produits de nettoyage ou les jouets.
Ils sont dangereux comment ?
La plupart des ces polluants seraient potentiellement des perturbateurs endocriniens, ces substances qui dérèglent le système hormonal et peuvent avoir un impact sur la croissance ou pour faire des babys par ex. Et près d’1 sur 5 pourrait être des substances cancérogènes, mutagènes - qui peuvent entraîner des anomalies génétiques - et toxiques pour la reproduction.
Ça pèse en Europe, les substances chimiques ?
L’UE est le 2e producteur mondial. Chaque année, elle en produit près de 300 millions de tonnes dont 74 % seraient dangereuses.
Wow, que prévoyait la Commission jusque-là ?
De réviser le règlement Reach de 2007 qui contrôle les substances chimiques. Et notamment de pouvoir interdire les substances par famille sans avoir à démontrer le risque pour chacune d’elles au cas par cas comme aujourd’hui. Et ça devrait aussi concerner les produits importés.
Pourquoi ça coince ?
On lit plusieurs explications. Au sein de la Commission, l’équipe chargée du marché intérieur et de l’industrie dit que la décision est retardée à cause de la situation économique. Autre explication : des grandes entreprises allemandes de la chimie comme Bayer et BASF auraient demandé d'appuyer sur pause. Pour elles, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui l’accompagne menacent déjà assez leur industrie.
Qui réagit ?
L'argument de l'Ukraine est repris par le Parti populaire européen (droite). Certains députés européens progressistes, eux, estiment que les lobbys de l’industrie chimique ont gagné, et des assos de défense de l’environnement redoutent même que le projet soit abandonné. La révision devrait être présentée fin 2023
Psst. Parce qu’on pense forcément à ce tube.