Ce qu'il se passe.
L’Union européenne fait pression sur la Chine.  

Rembobine Anne-Line, comment ça ?
Vendredi, Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne - le gouv de l’UE - et Charles Michel, le président du Conseil européen - l’instance où on définit ses prios politiques - ont discuté en visio avec le président chinois Xi Jinping et son Premier ministre Li Keqiang. En pleine guerre en Ukraine, l’Europe veut faire pencher la Chine de son côté et s’appuie pour ça sur leurs relations économiques.

C'est quoi le tableau éco ?
La Chine est le 1er partenaire commercial de l’UE, et en 2021, elles ont échangé pour + de 695 milliards € de biens et de services. Elles dépendent pas mal l’une de l’autre : l’année dernière, la Chine a été la 1re source d’importation européenne et la 3e destination de ses exportations. L’Europe représente + de 50 % du commerce extérieur chinois.

Et diplo ?
C’est plutôt tendu. Le régime communiste chinois est proche des dirigeants russes, et même si Pékin n’a pas ouvertement soutenu son invasion de l’Ukraine, elle a réaffirmé son "amitié éternelle" à Moscou début mars, et s’est abstenue de voter la résolution de l’ONU contre la guerre. À ça, ajoute des tensions concernant les Ouïghours, cette minorité musulmane brutalisée par le régime chinois, qui se traduisent par des sanctions et autres douceurs.

Donc l'enjeu de la visio c'est ?
Pour l’Europe, comprendre si Pékin aide Moscou en lui achetant du pétrole ou en lui prêtant de l’argent. Et surtout dissuader la Chine d’aider le régime russe en lui rappelant qu’il serait fort dommage de se priver des solides relations économiques dont les 2 profitent.

Et les dirigeants chinois en pensent quoi ?
La Chine serait face à un dilemme stratégique. D’un côté, la guerre n’est pas dans son intérêt car le conflit touche la croissance économique européenne, et donc la sienne. De l’autre, Pékin et Moscou se rejoignent sur leur rejet des démocraties occidentales et le régime chinois rêverait d’un monde où les US et leurs alliés seraient marginalisés.