Ce qu'il se passe.
Les talibans veulent être reconnus.
Rembobine Adine, comment ça ?
20 ans après l'arrivée des Américains pour chasser les terroristes d’Al-Qaïda post 11-septembre, les talibans ont repris Kaboul, la capitale, et le reste du pays en août, puis formé un gouvernement en septembre avec leurs usual suspects et notamment certains des plus rigoristes. Depuis, ils cherchent à être reconnus officiellement par les pays étrangers.
Et ça marche ?
La reconnaissance de leur régime a été le sujet de 3 réunions internationales depuis le we dernier. Ça a commencé avec les rencontres US x talibans, puis Europe x talibans, et enfin c'était le sujet du G20, le club des 20 pays parmi les plus riches de la planète, mardi. Pour te donner l'ambiance, le Chinois Xi Jinping et le Russe Vladimir Poutine ont décliné l'invitation.
Aouch. Et les Occidentaux ?
Pour eux, le défi, c'est d'aider l'Afghanistan sans aider les talibans. US et Europe sont d'accord sur le principe d'une aide d’urgence mais posent 3 conditions avant de reconnaître le régime taliban : 1/ accès humanitaire : que les Afghans qui veulent quitter le pays le puissent. 2/ Sécurité : que le pays ne devienne pas un havre pour les terroristes. 3/ Respect des droits humains, ceux des femmes en particulier.
Côté Russes et Chinois ?
On n'est pas vraiment en mode communication non violente. Après avoir ghosté le G20 donc, la Russie a envoyé des bristols pour un sommet sur l'Afghanistan le 20 octobre à la Chine, le Pakistan, l'Iran et l'Inde. Il se pourrait donc qu'à cette sauterie, ces pays reconnaissent le régime taliban, indépendamment du G20, pour protéger leur sécurité. Et ça pourrait être un début super utile pour les talibans.
Ah oui ?
Un peu mon neveu, en 2020, 43% du PIB afghan, les richesses produites chaque année, dépendait de l'aide internationale. À ça t'ajoutes le fait que depuis que les talibans ont repris le pays, les fonds de la banque centrale afghane sont freezés par les US et l'Europe. Avec le gel de ces pépettes et de l'aide internationale, un tiers des Afghans risque d'avoir faim cette année, et l'hiver approche. Sur place, l'économie est à l'arrêt et les Afghans sombrent dans la misère.
Et maintenant ?
Le résultat des diverses réunions reste flou à ce stade. Ce qu’on sait : mardi soir, l'UE a validé un plan de soutien d'1 milliard € pour l'Afghanistan et ses voisins, dans l’idée de prévenir une crise migratoire. Oui, car l’Europe flippe que si leur pays s'effondre, les Afghans se réfugient en masse chez les voisins Pakistanais et Iraniens, puis vers les frontières de l'UE.